lundi 29 septembre 2008

Gâteaux de princesse

En fin de semaine, nous avons fêté nos jumelles... déjà 3 ans! J'ai eu un plaisir fou à décorer leurs gâteaux!

Il aurait peut-être fallu ne pas les décorer 2 jours à l'avance... question que les paillettes ne fondent pas sur les belles robes en crème fouettée mais bon... Ce fut tout de même un succès assuré pour nos deux belles princesses! Bonne fête les filles!

mercredi 17 septembre 2008

Démence nocturne

17h Tetée
17h30 Je prépare le souper... vite, les jujus ont faim.
18h00 Je m'installe pour manger... le p'tit crie famine... ou est-ce des coliques? Bref, difficile de manger tranquille...
18h30 Vaisselle... course des jumelles autour du frère
19h00 Bain des jujus, Manu crie comme un cochon qu'on égorge... bon Dieu! Qu'est-ce que j'ai mangé pour lui donner mal au ventre de même?
19h30 Couche le p'tit cochon sur le ventre, sur la table après une p'tite tétée de réconfort... brasse popotin... il se tortille... brasse encore... Sais plus comment le placer pour le soulager. "Mâmannnnnn! Je veux prendre mon frère". "Moi aussi!" "Non, c'est moi qui l'a dit la première"... Ok... Time out... Attendez qu'il arrête de hurler... vous le prendrez après...une après l'autre. "Un, deux, trois, quatre, ma p'tite vache a mal aux pattes..." "C'est Laurence qui commence".
20h00 Dodo des jujus... ouf!
20h15 Bain de cochonnet... il trippe fort ! Petit moment de répit...
20h45 Diversion du bain terminée... encore un cri (de gloire?) non... de désespoir de mal de coliques... pôvre Ti-Loup... donne donc ton mal à ta maman... "Fait dodo, Manu le p'tit frère..."
21h00 Descente à l'ordi... couche Ti-Loup sur mes genoux, à plat ventre... Victoire! Il dort!
21h30 Hey! Ça fait 2 heures qu'il a bu... il dort encore... peut-être fera-t-il un 3h d'affilée... vas-y mon loup!
22h00 Le cochon s'éveille... tetée
22h30 À mon tour de me tortiller de fatigue, mes 2 yeux dans graisse de bine, le p'tit ben réveillé... la journée est commencée maman?
23h00 Encore en train d'y brasser le popotin... Ti-Loup veut dormir... dans mes bras... SEULEMENT.
23h15 J'abdique... awaye dans mon grand lit mon loup... on va faire dodo collé
1h00 Je me réveille, trempée... Bon, une autre tetée... fais ton rot mon coco... pis fais dodo... maman est sur le pilote automatique. CHUT... faut pas faire trop de bruit... papa fait dodo... il travaille demain...
1h30 Je me couche... j'attends... pas de cri... ok... vite, je peux me rendormir.
3h00 OUAIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNN!!!! Encore soif? Ça fait pas 3 h...
5h30 ou je ne sais plus... Tète encore mon loup...
6h00 Papa se lève
6h30 Les jumelles se lèvent
...
"As-tu bien dormi maman?"
...

mercredi 10 septembre 2008

Un ange est né!

Vendredi 29 août... j'attends encore avec ma bédaine de 40 semaines et 6 jours. Je suis pas mal tannée... Ma chum Carine a la brillante idée de m'emmener magasiner... je n'avais encore rien acheté à mon Petit-Loup... peut-être avait-il peur de rester tout nu? Je marche donc le Carrefour du Nord au complet et reviens...vannée à la maison, entre deux contractions (encore des fausses....)

Samedi 30 août, 8h15... ce n'était pas encore cette nuit. Mais je perds du bouchon et mon ventre se contracte aux 5 puis 10 minutes... sans douleur. Est-cela? Après tant de fausses alertes, je ne m'en soucie pas trop. 10h... Je prends une marche, ça contracte encore... 12h je mange... ça contracte toujours... le souffle un peu plus court mais sans douleur. Je fais la sieste. 15h, une autre marche... ça travaille pas mal... ça doit être ça... POUR DE VRAI!!! J'y crois pas vraiment encore! 16h j'appelle Valérie, ma sage-femme. Je prends un bain. Ça commence à faire un ti-peu mal, juste un ti-peu. Très tolérable! 18h Je mange. Valérie arrive à la maison vers 18h30. Examen: dilatée à 4 cm. Le travail est bel et bien commencé. J'en reviens pas! 20h, ça commence à être pas mal plus régulier... on se dirige donc à l'hôpital, tel que prévu puisque je ne peux pas accoucher à la maison (dû à ma tentative d'accoucher vaginalement après une césarienne: A.V.A.C).

De 20h30 à 00h00... mes membranes cèdent et je dilate jusqu'à 10 cm à force de chanter...(est-ce vraiment chanter?), question de faire diversion à la douleur qui me broie les reins à chaque contraction et de dire Oui! à la naissance de mon fils. Eric et Valérie sont là, à me supporter tant bien que mal au travers de cette aventure où dans pas long... enfin c'est ce que je crois à ce moment là, je prendrai Manuel dans mes bras! Je suis si fière d'avoir pu me rendre jusque là, naturellement, sans médicament, sans provocation, question de donner à mon fils ce qu'il y a de mieux. J'y crois encore...

Et voilà que je peux pousser... et je pousse, croyez-moi! Je ne sais plus quelle heure il est, ni quelle position prendre pour m'enlever cette douleur dans le dos...Valérie me suggère des granules homéopathiques, me fait changer de position, écoute le coeur du bébé. Il va bien, je suis fatiguée. 3h du matin, je pousse encore... c'est trop long pour un AVAC. Le bébé se présente le nez par en haut, sa tête n'est pas bien enlignée, mon petit bassin est un peu étroit pour la position... et je suis fatiguée... je veux qu'on me sorte de là...

Changement de cap. Après avoir tout essayé, les sages-femmes (et croyez-moi, elles peuvent porter fièrement leur titre!), quand même liées au système hospitalier, choisissent de demander consultation au gynéco de garde... Fini le rêve d'un accouchement naturel... le système médical vient de faire son entrée auprès d'une patiente "AVAC" qui vient de pousser pendant 3h de temps... "Qu'elle arrête de pousser!" entendais-je dans mon délire... ben oui toi... Arrête-donc le train quand il avance à 100km/h...

Je sens alors le découragement m'envahir. Les sages-femmes s'affairent autour du lit, les infirmières m'installent le moniteur, mon chum braille en silence de me voir abandonner notre rêve. Et je pleure aussi entre deux contractions, si près du but, si fatiguée... J'ai l'impression que mes contractions ne sont pas assez fortes, mes poussées ne sont plus efficaces... j'abdique. Je sais maintenant où cela va nous mener... une autre césarienne.

J'aurais aimé avoir la force de dire "Non Merci!" J'aurais voulu pousser encore et que ça marche. J'aurais aimé avoir plus confiance en moi...

Mais la nature en a décidé autrement. Comme une infirmière m'a dit au lendemain de ma césarienne: " La nature fait bien les choses. Les arbres donnent toujours des fruits à chaque année et les fleurs repoussent après un dur hiver. Mais elle apporte aussi son lot de catastrophes dont on ne peut contrôler. Les ouragans, les glissements de terrains, les tsunami. On ne peut pas actionner le bon Dieu pour cela. On ne peut qu'accepter de ne pas tout contrôler."

J'ai donné tout ce que j'ai pu. J'ai même poussé pour donner à mon fils cette caresse d'adrénaline qu'il avait besoin pour ses poumons. Je l'ai entendu crier en sortant de mon ventre (je n'étais pas endormie cette fois-ci mais sous épidurale). J'étais toute là. Nous avons pleuré. Eric l'a pris dans ses bras pendant les 2h d'attente de ma sortie de la salle d'op. Un beau bébé tout rose, alerte, les yeux grands ouverts, observateurs. Si vous aviez entendu ce cri de gloire lorsqu'il est sorti! 6h15 du matin... un ange était né!

Malgré toute cette épreuve, j'ai tout de même la fierté d'avoir donné tout ce que j'ai pu, et ce grâce aussi à la patience et la foi de ma sage-femme qui m'a accompagnée dans toutes les étapes de cette aventure. Si j'ai eu la vague impression, à un moment, d'avoir abandonné, Valérie, elle, ne m'a jamais lâchée! Eric non plus d'ailleurs, mon chum, mon amour, le père de mes 3 enfants, sage-homme aussi à sa façon, de qui j'ai encore beaucoup à apprendre .

L'important, en fin de compte, c'est que le dimanche 31 août à 6h15, j'ai mis au monde un beau garçon en santé, de 8 lbs 3 on (3,7 kg) et de 21 po (54 cm). Manuel est un beau bébé vigoureux, curieux, frileux et plein de cheveux!!! Ses soeurs en sont folles. Déjà, on reconnaît leur fibre maternelle!!! Imaginez Ti-Loup avec ses 3 mères... il n'est pas sorti d'affaires!

J'ai aussi une douce pensée et de la compassion pour toutes ses femmes qui désirent si fort d'avoir un enfant et qui n'y arrivent pas. Aussi toutes celles qui vivent l'immense douleur du deuil d'avoir perdu leur enfant ou leur bébé. Je vous envoie tout l'amour que je peux pour surmonter votre souffrance.

Hommage à Lucie Hamel

C'est la rentrée. Je me souviens de toutes ces rentrées, celles comme élève et depuis 8 ans déjà, celles de profs. C'est en lisant "Chagrin d'école" de Daniel Pennac que je me souviens aussi de cette enseignante... on en a tous une ou un qui nous marque un peu plus, dont on se souviendra toute notre vie.

Mme Hamel. Lucie Hamel. Prof de maths 531 (les grosses maths!!!). Secondaire 5. Collège de filles... bourré d'hormones!

Ce n'était pas juste ma prof de maths. C'était comme une coach de vie. J'aimais ses cours. Je buvais ses explications en grandes pompes sur le tableau noir. Trigonométrie, sinus, cosinus, tengeante. C'était tellement clair! (oui oui! je m'y abreuvais si facilement!)

Et elle s'emportait de sa passion pour cet art rigoureux de tout aligner ses démarches. " À la mine les filles. Alignez-moi ces calculs, lettres et déductions. Identifiez vos étapes!" Et elle lâchait sa craie d'un clic accompli sur le bord du tableau, soigneusement rempli de calculs proprement démontrés. Elle avait une belle façon d'écrire les chiffres, Mme Hamel. C'en était même artistique! Comme un reflet de sa personnalité à la fois pragmatique et émotive.

J'aimais quand elle commençait ses cours, assise, ses grandes jambes élancées croisées sur son bureau, lequel était juché sur une tribune. " J'ai le goût de jaser les filles!"... et on jasait. De la vie. Des garçons. De son amouritié (mot de sa création pour désigner l'homme dans sa vie!). 50 minutes passaient, la cloche sonnait, et le tableau était resté noir et nos cahiers fermés.

Je serais restée là toute la journée à l'écouter me parler de la vie, à m'enseigner l'imperfection si contradictoire aux mathématiques. J'avais hâte de la revoir Mme Hamel. À tous les jours. Surtout lorsque j'ai eu ma première peine d'amour. Ces moments privilégiés où elle me retenait après les cours juste pour me jaser, à moi, toute seule.

Et le jour de la remise des diplômes est arrivé. À la Place des Arts. Rien de moins pour avoir bûché 5 ans dans ce collège de filles, à étudier la vie. Et c'est elle qui m'a remis mon méritas en maths. J'ai eu 100%. Du jamais vu. Pourtant, ce fut si facile! Et avec ça, un crayon d'argent à mine. "Parce que les maths, ça se fait à la mine!" m'a-t-elle écrit sur le mémo l'accompagnant.
***
C'est la rentrée. 15 ans plus tard, c'est moi la prof. Je repense à Mme Hamel. Ne saura-t-elle peut-être jamais que c'est un peu grâce à elle que je suis à mon tour devenue celle qui remplit le tableau, et peine à dire à mes élèves de faire leurs maths à la mine. C'est à elle aussi que je pense, quand, dans les 25 paires d'yeux qui me regardent, je sens que je dois enseigner la vie, oublier l'horaire et m'asseoir sur le bord de mon bureau... pour jaser.

C'est la rentrée. Merci Mme Hamel, Lucie, de m'avoir enseigner un peu la vie!

(Avis à ceux et celles qui pourraient connaître Lucie Hamel, enseignante au Collège Regina Assumpta dans les années 90: J'aimerais bien qu'elle ait ce message!)

Odeurs de septembre

C'est la rentrée. Dehors, le matin, ça sent le frais, les cahiers neufs, le cuir des souliers et des sacs d'école. Je prends une grande respiration et ressens l'excitation de ces élèves qui rencontreront bientôt leur nouveau prof.

Je le sens et j'observe. Cette année, je vis la rentrée en observatrice. J'envie l'effervescence, les papillons dans l'estomac... un petit instant.

Cette année, je vis une rentrée différente. Celle où j'accueillerai mon fils dans ce monde. Nous sommes excités tous les deux de se rencontrer. J'ai ces papillons dans l'estomac, cette même excitation de rencontrer cet enfant, le mien, non pas pour 10 mois mais bien pour la vie.

Es-tu inquiet mon trésor? Tu verras, je saurai t'enseigner l'Amour de la vie, les mots du Bonheur, le calcul du temps qui pourtant... dans mon ventre... tu me l'enseignes déjà; n'existe pas! Toi seul contrôle chaque seconde de ta croissance. Et j'apprends. J'apprends de cette attente, de ce temps que tu ne comptes pas car il n'existe pas pour toi, dans ton chaud petit cocon...

J'ai hâte de te rencontrer, Petit-Loup!

(texte composé le 28 août 2008)